ÉDUCATION/ PROTECTION ET OBSTACLES


Nous sommes au village de Panormos. Les gens qui se battaient pour gagner leur vie rêvaient d’un avenir meilleur pour leurs propres enfants, qu’ils associaient à leur instruction et à leur éducation. De cette manière les jeunes pourraient échapper à la misère et aux conditions de vie difficiles, espérant d’avoir un avenir meilleur. Cependant ces attentes pourraient être anéanties trop tôt à cause d’une sombre réalité économique et sociale, laquelle est décrite dans la lettre d’un enseignant de l’époque, adressée à Emmanuel Lambadarios, directeur de l’hygiène scolaire du Ministère de l’Éducation : «Mon cher, l’incident suivant vous donne une image typique de la nourriture que mangent les enfants grecs de l’école primaire dont je suis directeur. Quand je suis arrivé ici en octobre et j’ai pris mes fonctions de directeur d’école, j’ai été surpris par le fait que peu avant l’heure du repas du midi presque tous les enfants demandaient l’autorisation de sortir à la cour de l’école avec leur petit panier ou leur mouchoir qui contenait leur déjeuner. J’ai eu la plus grande surprise quand j’ai découvert la raison de la sortie des enfants. Ils étaient obligés de tremper, une demi-heure avant l’heure du déjeuner, leur pain dans l’eau qui était dans une petite boîte en métal qui servait de verre. J’ai demandé à voir le contenu du panier ou du mouchoir à l’intérieur desquels ils avaient leur nourriture et imaginez ce que j’ai découvert ! Leur nourriture était un morceau de pain noir dur qu’on ne pourrait couper qu’avec une hache. Comme supplément de nourriture ils avaient un morceau de hareng ou plutôt les restes de celui-ci, ou un peu de fromage et rien d’autre…» (Revue: Croix Rouge de la Jeunesse, mai, 1930)

REPAS DISTRIBUES AUX ELEVES (RATIONS ALIMENTAIRES)

Notamment durant les périodes de guerre où la survie était encore plus difficile, l’état prenait en charge la nourriture et la protection de la santé des groupes sociaux de la population qui étaient vulnérables. Dans ce contexte, les repas distribués aux élèves (rations alimentaires) ont constitué la principale mesure de politique d’aide sociale prise pour tous les enfants qui ont souffert de la guerre et de la période de l’occupation. La caroube était la nourriture qui a sauvé la population grecque souffrant de malnutrition durant la Seconde Guerre mondiale. L’extrait suivant illustre la sombre réalité que vivaient les élèves durant la période de l’occupation (Anthologie pour les enfants de l’école élémentaire, deuxième partie, éditions OEDB, 1975).

LE MAILLOT DE CORPS DU SOLDAT

Sans aucun doute, les soldats grecs ont affronté des épreuves importantes sur le front, mais ils ont été soutenus de différentes manières par la population civile. Une illustration de ce soutien était la collecte et l’envoi des vêtements aux combattants par l’association « Le Maillot du corps du Soldat », qui avait été fondée en 1939 par des femmes d’Athènes, et à laquelle ont aussi participé les étudiantes de l’Académie Pédagogique. Pour cette raison, la Reine Frédérique les a honorés de la croix en bronze et a mis cette association sous sa protection afin de montrer sa proximité avec le peuple.

PLAN MARSHALL

La fin de la guerre a trouvé la Grèce appauvrie et dévastée. Le plan Marshall a contribué à la croissance économique rapide du pays et au soutien de la population grecque. Les repas distribués aux élèves (rations alimentaires) pendant la période après la guerre ont constitué l’une des formes de ce soutien économique et sociale.
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